"Le thé : c'est de l'eau chaude, je n'y trouve aucun intérêt". Ainsi s'exprimait Rémi, un de mes amis.
Nous nous voyons régulièrement, mais il n'a pas encore eu l'occasion de partager un thé à la maison ou à la boutique. Le thé qu'il a goûté n'est donc pas celui que je bois. Cependant, si vous partagez son opinion, voici deux ou trois choses que vous pouvez faire et qui pourraient vous amener à reconsidérer votre jugement.
D'accord, c'est vrai : le thé, c'est d'abord de l'eau chaude, mais pas seulement.
C'est vrai aussi qu'il existe des produits étiquetés "thé" et qui rendent l'eau désagréable à boire sauf si on y ajoute sucre, lait, citron.... (complétez la liste). Je ne parlerai pas de cette sorte de "thé".
Supposons donc que vous avez des feuilles de thé de qualité suffisante , mais que vous n'ayez pas encore découvert tout le potentiel présent dans ces feuilles (si vous n'en avez pas, je peux vous indiquer un endroit...).
Puisque le thé c'est de l'eau chaude, prenez garde à l'eau utilisée.
Une eau du robinet trop riche en produits chlorés aura un effet néfaste (pour éviter cela, on peut stocker l'eau du robinet au réfrigérateur environ 30 minutes ou utiliser une carafe filtrante). Une eau en bouteille trop minéralisée pourra également avoir un effet négatif sur l'infusion. L'eau utilisée pour le thé doit avoir bon goût quand on la boit et en règle générale être peut minéralisée (le mieux est de faire des essais).
Puisque le thé c'est de l'eau chaude, prenez garde à la température de l'eau.
Une température trop basse et le thé est fade. Une température trop chaude et certains thés verts deviennent amers et perdent leurs composés subtils.
Faut-il donc une bouilloire magique avec thermostat ?
Non, avec un peu de pratique, ça ne me semble pas nécessaire. De toutes façons, le thermostat indique la température de l'eau dans la bouilloire et pas la température de l'eau au contact des feuilles. Il y a diverses façon de contrôler la température de l'eau, en préchauffant ou pas la théière, en versant l'eau plus ou moins vite et plus ou moins haut, en versant d'abord l'eau dans un pichet si on veut une eau moins chaude ou au contraire en versant de l'eau sur la théière pour qu'elle reste très chaude...
Le thé c'est aussi le résultat du contact de l'eau avec les feuilles de thé.
Si les feuilles sont réduites en poudre, la surface de contact entre l'eau et les feuilles est très grandes et l'infusion se fait très rapidement. Si les feuilles sont grandes et roulées, le contact entre l'eau et les composants de la feuille se fait plus graduellement à mesure que les feuilles se déroulent. L'extraction des composants contenus dans les feuilles se fait donc plus ou moins rapidement en fonction de la température et de la forme des feuilles.
Donc si vous trouvez que le goût est trop léger, vous pouvez soit augmenter la quantité de feuilles pour une même quantité d'eau, soit augmenter la durée de l'infusion, soit augmenter la température de l'eau (en tenant compte de ce qui a été dit précédemment), soit une combinaison de ces trois solutions.
Vous pouvez également diminuer la taille de votre théière et garder la même quantité de feuilles. Rassurez-vous, en faisant plusieurs infusions à la suite, vous aurez le même volume de thé, mais le résultat sera différent.
Le thé c'est aussi le résultat de la rencontre avec celui qui le boit.
Parfois on passe à côté de gens formidables, on les croise sans les remarquer et puis un jour, la rencontre a lieu. Sait-on pourquoi ? Comme le disait Montaigne "parce que c'était lui, parce que c'était moi".
Indépendamment de la culture et de l'état des papilles (parfois endommagées par le tabac, l’alcool ou le sucre), certains thés ne conviennent pas à certaines personnes. On peut citer comme exemple le thé Pu'Er qui ne plaît pas à tous. Cependant, les amateurs de bons vins le savent bien, le palais s'éduque et les goûts changent, dit-on, avec le temps. De plus certains thés demandent à être "apprivoisés" : il faut un peu de temps et d'attention avant d'en percevoir toute la richesse et les qualités. Et puis, il y a ceux qu'on découvre un peu plus à chaque fois.
Le thé c'est aussi une expérience sensorielle.
De même qu'on est d'abord ébloui quand on passe de l'ombre à la lumière. Ce qu'on a vécu, mangé ou bu avant la dégustation, influence notre expérience. Personnellement, j'aime bien une première infusion légère après un dessert sucré afin de rincer et préparer la bouche à la dégustation qui va suivre.
Pour être apprécié le thé demande une certaine qualité de présence. Il ne faut pas être en train de ressasser des problèmes du passé ou de se projeter dans le futur.
Ici et maintenant, avec attention et décontraction, c'est la meilleure façon, en laissant le temps au thé de faire son chemin.
La joie de choisir une belle théière, de contempler de belles feuilles, qui sont le fruit du travail et de l'application de tant de personnes ; la joie de sentir un agréable parfum qui nous remémore les bons moments passés avec des amis à boire du thé, la première rencontre avec ce thé-ci... Ensuite, la couleur de la liqueur, l'évolution des qualités de la liqueur (goût, odeur, couleur, longueur en bouche...) au cours des différentes infusions, le plaisir de le boire et la sérénité...
La joie de boire un bon thé peut arriver n'importe où et n'importe quand, comme une lumière qui s'allume, une douce mélodie, un rire d'enfant ou un geste de réconfort.
Et pour vous, le thé : c'est....quoi ?
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C'est aussi le temps "arrêt thé"
RépondreSupprimerTous les sens en alerte, je fais durer le plaisir du choix et de la préparation puis confortablement installée je me délecte.
@mi "arrêt thé" une bonne alternative à la "pause café" ;-)
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