mardi 1 janvier 2013

Un voyage ? Fermez la porte de chez vous, vous êtes déjà un peu parti...


[Un texte de Marie-Françoise, suite à son voyage en Chine, subtil mélange d'humour et de poésie, merci à elle.]

Un voyage, mais à tout prendre qu’est-ce ?...
Vous avez fermé la porte de chez vous, vous êtes déjà un peu parti.
Vous vous baladez en ville, rue St Dizier et une vitrine accroche votre regard.
Ce n’est pas vraiment un hasard si vous êtes là devant ces sourires.
Les meubles sont beaux, les objets font rêver, vous vous sentez en pays ami.
L’infusion est chaude et la discussion porte sur un projet de voyage en Chine. Votre palais déguste le thé, votre oreille découvre un nouveau rêve.

La question tombe : « Tu es intéressée par ce voyage ? »

Et vous vous entendez répondre : « Il faut voir avec le prix et les dates, mais sinon oui, je suis intéressée. »
Alors, d’un coup le thé prend d’autres saveurs et le globe terrestre d’autres dimensions.

Certaines de ces dimensions sont très concrètes d’ailleurs : Par exemple, tenez :
9 cm x 12,5 cm : replié ce sont celles de votre passeport, sésame indispensable pour rentrer et sortir d’un pays. Tellement garant de votre identité nationale que même quand vous serez en maillot de bain vous aurez envie de l’avoir avec vous.

17,5 cm x 8 cm ou bien 8,6 cm x 5,4 cm selon que vous payez le voyage par chèque ou carte bleue. C’est un détail un peu pragmatique, certes, mais je vous assure que ce sont des dimensions importantes.

Image du voyage dans le sud de la Chine Novembre 2012
Voyage dans le sud de la Chine


Plus difficiles à estimer sont les quantités de choses que vous emporterez : le nombre de mots chinois compris, le nombre de mots parlés ; le nombre d’idéogrammes reconnus ou le nombre abyssal d’idéogrammes inconnus. Ce dernier, rassurez-vous, ne cessera de grandir au cours du voyage, dans l’unique but, du reste, de vous montrer la richesse de la langue chinoise. Donc pas de complexes.

Une autre quantité va aussi devenir pour vous très familière : le nombre de participants à ce voyage. C’est le nombre exact, à la virgule pres de personnes qui doivent être dans votre groupe. Cette quantité, mille fois contrôlée par votre gentille organisatrice, sera aussi votre plus grande inquiétude. Quelle terreur, en effet si l’un de nous vient à manquer ! S’il y en a un de trop ! Si c’est vous qui manquez à l’appel ! C’est pour ces raisons diverses que la solidarité, le bon sens, les heures et lieux de rendez-vous, les cartes de visite des hôtels, les téléphones portables, la consigne de rester en binôme et j’en passe et des meilleures, deviendront très naturellement comme des secondes natures. Et c’est pour cela que vous arriverez à tous revenir ! Car s’il est fait abstraction d’autres dimensions ou quantités telles que le nombre d’heures de recherche sur Internet, nombre de plaques de chocolat achetées pour offrir, nombre de rendez-vous avec votre professeur de chinois pour avoir un lexique de survie, nombre de chaussettes à mettre dans votre valise sachant qu’il fait 35°C là-bas et même, même nombre de kilos de bagages autorisés ; s’il est donc fait abstraction de tous ces détails vous pouvez être sûr d’une chose : C’est que la longueur en kilomètres parcourus pour vous éloigner de votre domicile sera strictement et rigoureusement la même que celle que vous aurez à parcourir pour rentrer chez vous. (Sauf si, entre temps, vous avez déménagé) (D’où la décision de certains de ne pas mesurer avec beaucoup de précision cette dimension.)

Mais un jour ces préoccupations perdent leur importance face aux actes et vous êtes (hop) dans un avion pour débarquer, après un vol qui vous semble long/court, dans une ville nouvelle : HONG KONG.

HONG KONG c’est grand, surchargé. Qui n’a pas vu quelques images de cette ville ? Les couleurs et les odeurs s’accumulent, les bruits sont incessants. Pour votre confort, à votre arrivée, vous avez pris vos quartiers à l’hôtel. Vous avez aussi pris votre premier repas local à une petite terrasse dans la rue. Vous savez ainsi où vous pouvez dormir et manger. Cela ne vous empêche pas d’être tiraillé entre deux envies : Découvrir et visiter cette multitude ou au contraire vous calfeutrer dans votre chambre en laissant passer le dragon.
Hélas l’alternative est sans espoir : le dragon est chez lui ici, c’est à vous de vous adapter.
Le groupe aide, votre guide vous pousse.
En regardant bien la ville paraît moins une, elle dévoile la diversité de ses habitants. Ils ont tous deux pieds, deux mains, une tête comme vous, et chacun a sa place. Reste à trouver la vôtre sans rien bousculer. Vous êtes un « touriste ». Vous manquez d’habitude ? Ce n’est pas grave, on apprend vite.
Promenade, visite, étude, rencontre à l’alliance française…Ah ! Lire un extrait de Pagnol à HONG KONG, quel luxe !...
Le temps passe à un rythme infernal.
D’un saut de bateau vous re voilà devant un poste de douane. Guichet après guichets, de détecteurs en fouille vous voilà en Chine.
Quoi ? Déjà…enfin !

Chine, Chine où l’on respire un air différent. Un air qui pique un peu des yeux. Chine jardin au bord de la mer avec sa végétation de serre à ciel ouvert.
La multitude se dilue un peu dans l’espace disponible, elle en est moins oppressante, les rencontres se sont encore plus chaleureuses.
Tout le monde vous dira que le chinois est difficile à apprendre, compliqué à prononcer et délicat à écrire.
Vous pourrez dire après ce voyage que le chinois est souriant, détendu la plupart du temps. Il sait être hospitalier et attentif à vos besoins. Il est marchand dans l’âme aussi et pragmatique. Mais n’êtes-vous pas son premier touriste français ?
Peu à peu au cours du séjour vous aurez accès à diverses facettes de cet immense pays. Toutes seront différentes et au gré du hasard peut-être que vous prendrez un bain de lait de coco, mangerez des pattes de poulet, goûterez à l’alcool local, écouterez un tango dans la rue, admirerez une statue d’ivoire ou un sarcophage de jade…ou bien ramasserez du riz.
Chaque voyage apporte ses opportunités. Comment et pourquoi savoir à l’avance comment sera le vôtre ?

Plutôt que de le lire, ne vaut-il pas mieux l’écrire ?

C’est assez simple.
Car un voyage à tout prendre qu’est-ce ?
Vous aviez fermé la porte de chez vous, vous étiez déjà un peu parti.
Vous vous baladiez en ville, rue Saint Dizier et une vitrine avait accroché votre regard…
Aussi ce n’est pas un hasard si vous êtes là assis devant ces sourires.
Vos palais retrouvent le thé, vos oreilles écoutent un nouveau rêve.

Et vous vous entendez tous poser la même question :
« Fengyu, tu penses pouvoir de nouveau organiser un voyage en Chine ? ».

[Un nouveau voyage est possible en 2013... à suivre]

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