lundi 25 juin 2012

Deux ou trois choses que j’aime à propos du XiangQi ou jeu d'échecs chinois

Le XiangQi, ou jeu d’échecs des éléphants à un nom sympathique qui me fait penser à Babar ou à Hannibal de Carthage.
C’est vraiment un jeu qui peut plaire de 7 à 107 ans.
Le xiangqi (chinois :象棋 ; pinyin : xiàngqí, Wade-Giles : hsiang-ch'i), est aussi appelé « échecs chinois » (par opposition aux échecs occidentaux) ou littéralement « échecs des éléphants » ; cousin du jeu d’échecs occidental, il est cependant différent. On retrouve le caractère 棋 comme dans le wéiqí (chinois simplifié : 围棋 ; chinois traditionnel : 圍棋) qu’on nomme également jeu de Go.
Le côté rouge et le côté noir (ou bleu dans certains jeux) sont séparés par une rivière infranchissable par les éléphants (trop lourds). Les pièces ne sont pas sur des cases mais se déplacent sur des lignes.
Les généraux 帥 (shuài 帅) sur le côté rouge et 將 (jiàng 将) sur le côté bleu ou noir sont chacun dans leur forteresse respective. Ce sont vraiment des généraux militaires, bien qu’ils soient l’équivalent des rois dans le jeu d’échecs occidental. Les généraux se déplacent dans leur forteresse horizontalement et verticalement de un pas à la fois. Chaque général à deux assistants.
Ils sont marqués 士 (shì) pour les noirs (ou bleus) et 仕 (shì) pour les rouges.
Les assistants se déplacent d’un pas en diagonale dans le palais, ils protègent le général en cas d’attaque, mais il peuvent aussi le gêner dans ses mouvements et même permettre qu’il soit attaqué par un canon (trahison au sein du palais?).
Nommées 相 « ministres » pour les rouges et 象 « éléphants » pour les bleus ou noirs (tous les deux prononcés xiàng 象), ces pièces sont situées au départ à la gauche et à la droite des gardes. Elle se déplacent en diagonale de deux pas exactement et ne peuvent pas sauter.
Chaque joueur dispose de deux « chevaux », traditionnellement marqués 馬 (mǎ 马) pour les noirs et 傌 (mà 马) pour les rouges. Les chevaux ne sautent pas non plus. Ils fonts un pas droit et un pas en diagonale. Ce qui fait qu’on peut bloquer leur mouvement.
Chaque joueur possède deux « canons » ou « bombardes », marqués 炮 (pào) pour les rouges et 砲 (bào) pour les noirs ou bleus (pour nombre de chinois, ces caractères sont homophones, les deux sinogrammes associant à gauche le phonogramme pào, et à droite l’idéogramme du feu 火 pour les rouges ou de la pierre 石 pour les noirs).

Ils se déplacent horizontalement et verticalement exactement comme les chariots (ou tours). Ils peuvent donc être amenés rapidement sur toutes les positions du plateau, à condition de ne pas se trouver bloqués par une autre pièce sur ce chemin.
Mais leur façon de capturer est très différente et originale. Pour capturer une pièce, il doit y avoir exactement une pièce (amie ou ennemie) entre le canon et la pièce à prendre. Ensuite le canon se déplace directement jusqu’à la pièce ennemie et la capture (la pièce d’appui reste sur place).
Chaque joueur dispose de 2 « chariots », marqués 車 pour les noirs (ou bleus) ou 车 pour les rouges (tous les deux prononcés jū). Ils sont initialement posés dans les coins du plateau.
Chaque camp possède 5 pièces similaires, des « soldats » marqués 兵 (bīng, qui signifie aussi « arme, guerre ») pour les rouges et des « bandits ou mercenaires » 卒 (zú) pour les noirs (ou bleus). Ils sont placés initialement sur la troisième ligne, une case sur deux. Les joueurs francophones les nomment simplement « pions ». Les deux sinogrammes représentent une personne avec un casque, en marche pour les rouges ou debout pour les noirs.
ils sont en première ligne et se déplacent droit devant eux, d’une case à la fois; cependant ils capturent droit devant. Mais une fois qu’ils ont franchi la rivière, ils peuvent aussi se déplacer (et capturer) d’une case horizontalement. Ils ne peuvent donc pas occuper tout le terrain chez eux où ils n’ont pas vocation à rester, mais peuvent aller partout dans le camp ennemi. Ils n’ont pas de promotion.
Le jeu s’achève lorsque l’un des généraux est capturé ou bien lorsqu'aucun mouvement légal n’est plus possible. La personne qui n’a pas de mouvement légal perd.
Par rapport aux échecs occidentaux, il y a beaucoup de différences et le jeu est plus ouvert et tourné vers l’attaque. Il n’y a pas de pièce telle que la reine et pour mater beaucoup de pièces doivent coopérer.
Pour noter les parties, on numérote les lignes de 1 à 9 (de la droite vers la gauche) et pour chaque pièce, on note si elle avance 进(jìn), recule 退(tuì) ou se déplace horizontalement 平(píng).
Les différences sinographiques entre les pièces humaines (généraux ou pions), les armes (canons ou bombardes), et entre éléphants et ministères, rappellent qu’il s’agit d’armées ennemies (红方 vs. 黑方) ayant des coutumes et cultures différentes, donc des désignations de titres légèrement différentes, même si ces armées se combattent de façon semblable avec des rôles attribués à des corps d’arme différents.
Ce qui rebute les occidentaux, c’est la présence de caractères chinois sur les pièces du jeu, l’expérience montre qu’on s’y habitue très vite.

Quelques exemples pour vous donner un avant-goût :
Premier exemple :


对面笑/白脸将 杀法 (Rire face à face - Echec et mat)


Autre exemple : Position de départ
 
Déplacements gagnants
:
Les rouges sont à l'attaque :
 车四平五士4进5 Le chariot rouge prend le conseiller (échec, le général ne peut pas le reprendre à cause du canon rouge), le conseiller noir prend le chariot (seule solution possible)
  车七进三(红胜)Le chariot de la ligne 7 avance de 3 pas et prend l’éléphant (échec), l’éléphant en 5 ne peut pas reprendre à cause du canon qui le cloue et le conseiller ne peut pas s’interposer entre le chariot et le général. (échec et mat)

Si les noirs avaient joué les premiers, le chariot de 2 va en 5. Double attaque du général rouge par le canon et le chariot. Le conseiller ne peut prendre le chariot car la menace du canon subsiste sur le général et le général ne peut pas fuir sur la partie gauche du palais car l’autre chariot contrôle cette zone.(échec et mat)

Autres ressources:
Vous pourrez facilement trouver un jeu ou même en fabriquer un vous-même.

Vous pouvez également en trouver un chez Lihua Explorateur de Chine au 98 rue St Dizier à Nancy.
Vous trouverez d'autres explications :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Xiangqi
http://wxf.org/xq/book/BasicXqCheckmate.pdf
ou en version interactive :) http://dienvico.com/basic%20checkmate/basic%20checkmate%20main.html
Le site de la Fédération Française de XiangQi : https://sites.google.com/site/xiangqifrance/home


Amusez-vous bien !
Deux filles jouent au Xiangqi dans une maison de Thé


4 commentaires:

  1. C'est un jeu que j'aime beaucoup.

    Nous possédons d'ailleurs une version de voyage en plus d'un échiquier plus imposant. Je joue plus sur la version de voyage et je suis bien habituée à ses pièces (à leurs signes surtout). Sur l'autre version les signes sur les pièces sont un peu différents et me demandent un temps de réflexion plus grand... ^^'

    Bonne soirée,
    Ségolène

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  2. Oui, c'est un jeu qui mérite vraiment qu'on s'y intéresse et ce n'est pas pour rien qu'il est très populaire. C'est vrai que les sinogrammes sont plus ou moins simplifiés selon les jeux. Le Xiangqi est d'ailleurs utilisé dans le cadre d'échanges entre élèves Français et Chinois.
    Bonne soirée ^^

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  3. Ce que vous écrivez est très intéressant.
    Nous l'avons republié sur le site Xiangqi France pour pouvoir le partager avec tous nos internautes.
    Bonne continuation,
    Marc-Antoine Nguyen

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  4. @Marc-Antoine merci du compliment et du lien sur votre site également très intéressant :) https://sites.google.com/site/xiangqifrance/home/zoomaccueil/deuxoutroischosesquej%E2%80%99aimeaproposduxiangqi

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